Le dernier printemps, cire, Lilas séchés, métal, Plexiglas, bijoux, chapelet, peinture, maquillage, 28'' x 20'' x 20'', 2025, Dans cette sculpture, la tête décapitée devient une icône tragique : une effigie suspendue entre beauté et disparition, entre désir et effacement. Le visage, fardé avec une intensité presque cérémonielle, porte la mémoire d’un amour queer et lesbien brisé par une société qui refuse les métamorphoses intimes. Les boucles sombres, alourdies par les fleurs séchées, semblent retenir les derniers souffles d’une passion interdite ; elles s’enroulent comme des racines déracinées, tentant encore de s’agripper à une terre qui ne veut plus d’elles. Le collier de perles, fragile armure de féminité, évoque à la fois le soin attentif d’une amante et le poids des normes qui étranglent. Ces perles deviennent des fragments d’un récit secret, déroulé à même la peau, un langage codé que seules celles qui ont aimé contre l’ordre social peuvent entendre. La tête repose sur un socle bleu, couleur de ciel inatteignable, horizon d’une liberté toujours promise mais sans cesse refusée. L’œuvre affirme que l’amour queer n’est pas seulement une identité, mais un acte de résistance. Elle expose la violence symbolique d’un monde où la différence est tolérée seulement lorsqu’elle se tait. En choisissant la frontalité — un visage qui nous regarde même les yeux clos — la sculpture impose sa présence, exigeant une réparation, une reconnaissance. Ici, l’impossible se matérialise : un amour décapité, mais non réduit au silence. L’œuvre devient monument d’un combat collectif, mémoire incarnée de celles qui aiment envers et contre tout. Elle oppose à l’oubli une beauté indocile, souveraine, et profondément politique.
En cours, production 2025
En cours, production et finition 2025
En cours, production et finition, 2025
En cours, production et finition 2025