Crédit Photo : Asia Mason
Biographie
Delphine Carufel est un.e artist.e queer issu.e de la neurodiversité basé.e à Montréal. Finissant.e à la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Carufel explore ses subjectivités identitaires et ses résiliences grâce à la peinture et la sculpture. En tant que personne queer et schizo-affective, l’artiste s’engage à la défense des droits des personnes marginalisés au sein des institutions psychiatriques au Québec.
Démarche artistique
Ma démarche artistique s’est beaucoup accentuée sur ma vie personnelle et le récit de mon rétablissement avec un trouble schizo-affectif. Longtemps après le diagnostic, j’ai eu de la difficulté à vivre après ma psychose. L’art a été pour moi alors un moyen de sublimer les symptômes de ma maladie. J’y ai fait de la sculpture en prenant empreinte sur des personnes qui sont passées à travers ma vie comme est l’empreinte d’un fossile qui enregistre l’existence de ces bêtes et prouvent qu’elles ont bien été vivantes. Je fais le parallèle ici avec ma psychose qui m’a fait perdre contact avec la réalité, je cherchais par le biais du moulage prélevé sur la vie, ceux que j’ai côtoyés comme une preuve d’existence et de réalité.
C’est alors qu’est entré le récit de mon histoire, car je prélevais des morceaux de ma vie, tels des morceaux de récit, comme une mythologie où les pièces étaient des morceaux de casse-tête qui retracent mon existence. Je tenais absolument à conserver des brides de mon vécu d’une part, car à ma deuxième psychose, j’ai frôlé la mort, d’autre part, car la psychose a eu un impact sur ma cognition et mes facultés. J’ai vécu ma psychose comme oui à la fois un traumatisme, mais aussi une puissante réjouissance d’être encore en vie après cette crise.